sábado, 25 de outubro de 2014

(Jorge Luís Borges)

Nous avions bu un ou deux verres, puis nous étions sortis sur le Terreiro do Paço, il
y avait un très beau crépuscule, le Tage était couleur de violettes, les lumières
s’allumaient en face, sur la côte de Cacilhas, nous étions allés jusqu’ à l’escalier qui
plonge dans les eaux du fleuve, et c’est là, face aux bateaux disparus du “pâle Vasco”, que nous avons achevé, assez excités l’un et l’autre, de mettre au point notre
mystification : faire littérairement confluer, se mêler, les eaux de la mer de paille à
celles du fleuve de l’argent. 

 Jorge Luís Borges

O. ROLIN, 88 Bar des Flots noirs. Paris, Seuil, 1987, p. 117-118.

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